Douleur au mollet : Causes et quand s’inquiéter

Vous est-il déjà arrivé d’avoir une douleur au mollet pendant ou après le sport ou subitement au milieu de la nuit ? Dans notre article, retrouvez les causes possibles de la douleur au mollet et apprenez à reconnaître les signes nécessitant une urgence médicale et vitale.

Douleur au mollet : Pas forcément une crampe !

Les douleurs au mollet font partie de ces petits tracas quotidiens que beaucoup d’entre nous connaissent, mais que nous avons tendance à négliger. Pourtant, ces douleurs que l’on qualifie souvent de crampes peuvent parfois cacher des problèmes plus sérieux qu’une simple fatigue musculaire.

Présentation d'une photo d'une femme effectuant des étirements pour crampes et douleur au mollet causes

Douleur musculaire au mollet : Les chiffres

D’après une étude récente menée par l’Institut National de la Santé, près de 40 %, les adultes souffriraient de douleurs au mollet au moins une fois dans l’année. Ce chiffre grimpe à 65 % chez les sportifs réguliers. Il semble que ces douleurs touchent particulièrement les personnes entre 35 et 60 ans, période où notre corps commence à nous envoyer quelques signaux d’usure.

Comprendre l'anatomie du mollet : Causes de la douleur au mollet

La structure musculaire du mollet

Le mollet n’est pas un simple muscle, mais un ensemble complexe dominé par ce qu’on appelle le triceps sural. Ce groupe musculaire puissant est composé principalement de deux muscles :

  • Le gastrocnémien (ou jumeaux) : Ce muscle superficiel forme la partie bombée visible du mollet et se divise en deux chefs musculaires
  • Le soléaire : Plus profond, ce muscle plat se situe sous le gastrocnémien

Ces muscles sont constamment sollicités dans notre vie quotidienne. Ce sont eux qui nous propulsent lors de la marche, la course ou le saut. À chaque pas, le mollet se contracte pour soulever le talon et propulse le corps vers l’avant. On estime qu’ils supportent jusqu’à 8 fois notre poids corporel lors d’un sprint ! Pas étonnant qu’ils finissent parfois par nous le faire sentir !

Le réseau veineux et artériel du mollet

Au-delà de sa fonction musculaire, le mollet abrite un réseau vasculaire particulièrement dense. Cette zone est appelée et comparée à une « pompe cardiaque secondaire ». En effet, la contraction musculaire du mollet aide considérablement le sang à remonter vers le cœur, luttant ainsi contre la gravité.

Cette richesse vasculaire explique pourquoi les mollets sont particulièrement exposés aux problèmes circulatoires. Les veines profondes qui traversent cette région peuvent parfois s’obstruer, notamment dans certaines situations comme :

  • Les longs voyages en position assise
  • Les périodes d’immobilisation
  • Après certaines interventions chirurgicales

Les causes bénignes de douleur au mollet

Les crampes musculaires : Mécanismes et facteurs déclenchant

Qui n’a jamais été réveillé en pleine nuit par cette contraction soudaine et douloureuse du mollet ? La crampe musculaire est sans doute la cause la plus fréquente de douleur dans cette région. Il s’agit d’une contraction involontaire, intense et souvent très douloureuse qui peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les crampes ne touchent pas uniquement les sportifs. Elles peuvent survenir pour diverses raisons :

  • La déshydratation : Un grand classique, surtout en été ou après un effort physique
  • Des déséquilibres électrolytiques : Manque de potassium, magnésium ou calcium
  • Certains médicaments : Notamment les diurétiques ou les statines
  • La fatigue musculaire : Après un exercice inhabituel ou trop intense

Douleur au mollet, causes : Étirements et hydratation

Pour soulager rapidement une crampe, essayez d’étirer doucement le muscle en pointant les orteils vers le haut. Un massage léger et l’application de chaleur peuvent également aider. Sur le long terme, une bonne hydratation et des étirements réguliers constituent la meilleure prévention.

Découvrez notre article sur La douleur du genou ici

Douleur au mollet : Les causes méconnues

La contracture musculaire post-effort

Beaucoup confondent contractures et courbatures, mais il s’agit de deux phénomènes bien distincts. La contracture se caractérise par une tension permanente dans le muscle du mollet, même au repos. On ressent comme une « boule » douloureuse à la palpation, et cette sensation peut persister plusieurs jours. Les contractures surviennent souvent après un effort inhabituel ou mal préparé. Par exemple, un joggeur du dimanche qui décide soudainement de doubler sa distance habituelle, ou une personne sédentaire qui se lance dans une randonnée exigeante sans préparation.

Pour soulager une contracture lors d’une douleur au mollet, essayez ces approches :

  • Repos relatif (évitez l’immobilité totale)
  • Application de chaleur humide pendant 15 à 20 minutes
  • Étirements très doux et progressifs
  • Massage léger pour détendre les fibres musculaires

Douleur au mollet : La grossesse

Les changements hormonaux chez la femme enceinte peuvent provoquer des douleurs au mollet. Le manque de potassium est responsable également de cette douleur ou si elle reste trop longtemps sans bouger. Elle peut se soulager en se mettant en mouvement, en surélevant ses jambes avec un coussin ou en mettant des bas de contention.

Le syndrome des loges chronique chez les sportifs

Le syndrome des loges chronique touche particulièrement les sportifs d’endurance qui sollicitent intensément leurs mollets. Il s’agit d’une augmentation de pression dans les compartiments musculaires entourés par des fascias peu élastiques.

Lors d’un effort, les muscles augmentent de volume. Or, dans les loges musculaires du mollet, l’espace est limité. Cela peut entraîner une compression qui se manifeste par une douleur intense, une sensation d’étau ou de brûlure qui apparaît typiquement après une durée précise d’effort et disparaît au repos.

Les traitements incluent des modifications d’entraînement, des étirements spécifiques et parfois des semelles orthopédiques. Dans les cas sévères et récalcitrants, une intervention chirurgicale appelée fasciotomie peut être envisagée pour libérer l’espace. On parlera alors de syndrome de compartiment aigu et non chronique.

Les 4 causes graves nécessitant une attention médicale immédiate

La thrombose veineuse profonde (phlébite) : Douleur dans le mollet gauche ou droit

La phlébite représente probablement l’urgence la plus fréquente et la plus méconnue liée aux douleurs du mollet. Il s’agit de la formation d’un caillot sanguin dans une veine profonde, généralement au niveau du mollet gauche ou droit.

Ce qui rend cette condition particulièrement dangereuse, c’est qu’elle peut passer relativement inaperçue ou être confondue avec une simple douleur musculaire. Pourtant, les conséquences peuvent être graves si un fragment du caillot se détache et migre vers les poumons (embolie pulmonaire).

Les signes qui doivent vous alerter :

  • Une douleur persistante, souvent unilatérale (un seul mollet)
  • Un gonflement asymétrique du mollet
  • Une chaleur et parfois rougeur localisée
  • Une douleur aggravée à la dorsiflexion du pied (signe de Homans)

Les facteurs de risque incluent l’immobilisation prolongée (longs voyages, alitement), la chirurgie récente, certaines pilules contraceptives, la grossesse ou une prédisposition génétique. Si vous suspectez une phlébite, n’attendez pas : Consultez immédiatement.

La rupture partielle ou complète du muscle

Douleur au mollet : La déchirure

Parfois, on entend comme un « claquement » ou on ressent une sensation de « coup de poignard » dans le mollet pendant un effort intense. Il peut s’agir d’une déchirure musculaire, partielle ou complète.

Ce type de blessure survient généralement lors d’un changement brutal de direction, d’une accélération soudaine ou d’un étirement excessif du muscle. Les sportifs connaissent bien ce risque, surtout dans les sports qui sollicitent les impulsions comme le tennis, le basketball ou le football. En cas de rupture, la douleur est vive et immédiate, suivie rapidement d’un gonflement et occasionnellement d’un hématome visible. La personne peut avoir du mal à poser le pied au sol ou à effectuer une flexion plantaire contre résistance.

L’échographie pour douleur musculaire aux 2 mollets

L’échographie musculaire est l’examen de choix pour confirmer le diagnostic et évaluer l’étendue de la lésion. Selon la gravité, le traitement peut aller du simple repos avec protocole RICE (Repos, Ice (glace), Compression, Élévation) jusqu’à la chirurgie dans les cas les plus sévères.

L'insuffisance artérielle et la claudication intermittente : Symptôme

Cette cause de douleur mollet concerne davantage les personnes plus âgées ou présentant des facteurs de risque cardiovasculaires. L’insuffisance artérielle se caractérise par un rétrécissement des artères qui irriguent les jambes, limitant l’apport d’oxygène aux muscles lors de l’effort.

Le symptôme typique est une douleur au mollet à type de crampe qui apparaît de façon reproductible après une certaine distance de marche et qui disparaît au repos. On parle de « claudication intermittente » car elle force la personne à s’arrêter régulièrement. C’est comme si les muscles « criaient famine » en oxygène.

Présentation d'une photo d'une sportive effectuant des étirements pour crampes douleur au mollet droit causes

Le syndrome du compartiment aigu : Traitement par fasciotomie possible

Contrairement à sa forme chronique, le syndrome du compartiment aigu est une véritable urgence médicale. Cette condition survient lorsque la pression dans un compartiment musculaire augmente brutalement et provoque une douleur mollet gauche ou droit intense, compromettant la circulation sanguine locale.

Chez des sportifs après un traumatisme direct ou une utilisation excessive des mollets, ce syndrome est plutôt courant. Une douleur progressive pendant une course, peut amener un marathonien aux urgences quelques heures plus tard avec un syndrome du compartiment aigu.

Les signaux d’alerte sont assez caractéristiques et surtout à ne pas négliger :

  • Une douleur disproportionnée par rapport au traumatisme
  • Une tension extrême et sensation de pression interne
  • Une perte de sensibilité progressive
  • Une faiblesse musculaire

Fasciotomie pour le syndrome du compartiment aigu pour des douleurs au mollet

Ne tergiversez pas face à ces symptômes : Une intervention chirurgicale urgente (fasciotomie) est souvent nécessaire pour libérer la pression et éviter des dommages irréversibles.

 

Quand la douleur au mollet devient un signal d'alarme : les 5 signes qui doivent vous alerter

Certains signaux ne trompent pas et méritent une attention médicale rapide. Voici les cinq drapeaux rouges qui devraient vous inciter à consulter sans attendre :

  1. Une douleur soudaine et intense, sans cause évidente : Une douleur qui apparaît brutalement au repos, sans lien avec un effort ou un traumatisme, peut signaler une phlébite. C’est d’autant plus suspect si elle ne disparaît pas avec le repos.
  2. Un gonflement unilatéral associé à une chaleur locale : L’asymétrie est toujours préoccupante. Si la douleur et un gonflement apparaissent au mollet gauche et non au droit ou vice versa, et qu’il est chaud au toucher, pensez immédiatement à un problème vasculaire.
  3. Une douleur persistante au repos et s’aggravant la nuit : Les douleurs musculaires bénignes s’atténuent généralement au repos. Si la vôtre s’intensifie la nuit ou vous réveille, c’est un signe à ne pas négliger.
  4. La présence d’une rougeur ou modification de couleur de la peau : Un mollet rouge, voire bleuté, accompagné de douleur, constitue une combinaison préoccupante qui peut indiquer un problème circulatoire grave.
  5. Une association à des symptômes généraux : Quand la douleur au mollet s’accompagne de fièvre, d’essoufflement ou de malaise général, c’est le moment de composer le numéro des urgences.

Parcours diagnostique de la douleur au mollet

L'examen clinique ciblé

Face à une douleur au mollet, le médecin mène un véritable travail de détective. L’interrogatoire médical est souvent révélateur : Début des symptômes, facteurs déclenchant, antécédents personnels et familiaux… Tout compte.

Pendant l’examen physique, plusieurs manœuvres spécifiques peuvent être réalisées :

  • Le signe de Homans (douleur à la dorsiflexion forcée du pied)
  • La palpation comparative des deux mollets
  • La recherche d’un empâtement ou d’un cordon veineux
  • La mesure de la circonférence des mollets

Les examens complémentaires

  • L’échographie-doppler reste l’examen de référence pour les suspicions de thrombose veineuse. Rapide, non invasif et très fiable, il permet de visualiser le caillot et d’évaluer la qualité de la circulation sanguine.
  • LIRM pour les lésions musculaires, offre une précision inégalée. Elle permet d’identifier clairement une déchirure, un hématome ou une anomalie structurelle. Bien sûr, cet examen n’est pas systématique et se réserve aux cas complexes ou aux sportifs de haut niveau.
  • La radiographie pour exclure une fracture
  • Des analyses sanguines pour rechercher une inflammation ou des troubles de la coagulation
  • Une artériographie en cas de suspicion d’atteinte artérielle sévère. 
Présentation d'une photo d'un jeune homme sportif étirant son mollet pour douleur au mollet causes

Stratégies de prévention et de soulagement des douleurs au mollet

Mesures préventives pour les sportifs

La prévention reste la meilleure approche, surtout pour les amateurs de course à pied, natation ou cyclisme :

  • Un échauffement progressif : Commencez par 5-10 minutes d’activité légère avant d’augmenter l’intensité.
  • Une hydratation adéquate : Buvez avant, pendant et après l’effort. La déshydratation est l’ennemie numéro un des mollets, particulièrement en natation où la sensation de soif est atténuée. La douleur mollet s’atténuera au fil de vos exercices.
  • Un équipement adapté : Des chaussures usées ou inadaptées sont souvent responsables de surcharges musculaires au niveau des mollets. N’hésitez pas à consulter un spécialiste pour trouver la chaussure qui correspond à votre foulée.

Approches thérapeutiques non médicamenteuses

Pour soulager les douleurs au mollet sans recourir systématiquement aux médicaments, plusieurs approches ont fait leurs preuves :

  • Les étirements ciblés constituent une excellente option, surtout pour les crampes récurrentes. L’étirement du mollet contre un mur, jambe tendue, est particulièrement efficace lorsqu’il est maintenu 30 secondes et répété 3 fois par jour.
  • L’alternance chaud/froid peut également apporter un soulagement significatif. Le froid est privilégié dans les 48 premières heures après une blessure pour réduire l’inflammation, tandis que la chaleur sera préférée ensuite pour favoriser la circulation et la détente musculaire.
  • Certaines thérapies alternatives comme l’acupuncture montrent des résultats intéressants pour les douleurs chroniques du mollet, notamment celles liées aux varices ou à l’insuffisance veineuse.
  • La chiropraxie : Le chiropracteur est le spécialiste du corps humain et pourra vous soulager et vous apprendre des exercices à faire avant et après l’effort si les douleurs aux mollets persistent.

Douleur au mollet : La conclusion

Les douleurs au mollet, bien que fréquentes, ne doivent jamais être prises à la légère. Comme nous l’avons vu, elles peuvent révéler des conditions allant de la simple crampe musculaire à des urgences vasculaires potentiellement graves.

Retenez surtout ces points essentiels : Une douleur soudaine et intense, un gonflement asymétrique, une rougeur ou une chaleur localisée sont des signaux d’alarme qui méritent une consultation rapide. Dans le doute, il vaut mieux consulter pour rien que risquer de passer à côté d’un problème sérieux.

Les sportifs doivent être particulièrement vigilants et intégrer des routines préventives à leur entraînement. Quant aux personnes sédentaires ou présentant des facteurs de risque vasculaires, une activité physique régulière et adaptée reste paradoxalement le meilleur moyen de protéger la santé de leurs mollets sur le long terme.

Écoutez votre corps, les signaux qu’il vous envoie sont précieux et participent à maintenir l’équilibre fragile entre performance et préservation de votre capital santé.

F.A.Q sur douleur au mollet

J’ai mal au mollet droit, est-ce grave ?

Avoir une douleur au mollet droit ou gauche demande une attention particulière, surtout si cette douleur persiste. Si vous constatez une rougeur, de la chaleur, un gonflement, consultez immédiatement, cela peut être le signe d’une phlébite.

Pourquoi j’ai une douleur au mollet en marchant ?

Vous avez peut-être forcé ou effectué un effort plus intense (course, natation ?). Pour vous soulager, vous pouvez masser votre mollet (du bas vers le haut et en effectuant des petits cercles), y mettre du chaud ou du froid. Dans tous les cas, il faut consulter pour écarter tous problèmes plus sérieux si la douleur au mollet ne passe pas.

Quoi faire pour des crampes musculaires au mollet gauche ?

Les étirements avant l’effort et après l’effort sont primordiaux pour prévenir les crampes musculaires ainsi qu’une hydratation tout au long de la journée.