Maladie Osgood Schlatter : causes, symptômes et traitement

Découvrez dans notre article, Osgood Schlatter la gonalgie de l’adolescent. La gonalgie des adolescents sportifs et actifs est une douleur du genou peu connue mais existentielle et douloureuse. Nous allons explorer cinq approches naturelles efficaces pour soulager ce syndrome.

Osgood Schlatter : La douleur du genou

La douleur sous le genou qui apparaît chez l’adolescent sportif n’est peut-être pas une simple courbature. Cette sensation persistante, souvent accompagnée d’une bosse sensible sous la rotule, pourrait bien être la fameuse maladie d’Osgood-Schlatter. Cette affection touche près de 20 % des adolescents pratiquant un sport régulièrement, avec une prépondérance chez les garçons de 12 à 15 ans et les filles de 10 à 13 ans. Cette douleur apparaît généralement pendant la croissance rapide du sportif.

Maladie d’Osgood-Schlatter : Causes et mécanismes

Osgood-Schlatter n’est pas à proprement parler une « maladie », mais plutôt une condition liée à la croissance. Elle se produit quand le tendon rotulien, qui relie la rotule au tibia, exerce une traction répétée sur la tubérosité tibiale (cette petite bosse située sous le genou). Cette zone est particulièrement vulnérable pendant la croissance car elle n’est pas encore complètement ossifiée.

Certains sports responsables

Les sports impliquant des sauts, des sprints ou des changements brusques de direction sont souvent en cause. Le basketball, le football, la gymnastique ou l’athlétisme figurent parmi les disciplines les plus concernées. Pour faire simple, c’est comme si une corde (le tendon) tirait constamment sur un bloc d’argile pas encore sec (la tubérosité tibiale en croissance).

Osgood Schlatter : Les symptômes

Les signes de l’Osgood-Schlatter sont assez caractéristiques :

  • Une douleur est localisée sous la rotule, précisément au niveau de la tubérosité tibiale
  • Un gonflement et la présence d’une bosse sensible sous le genou
  • Une douleur s’intensifie pendant et après l’activité physique
  • Un inconfort lors de l’agenouillement direct sur la zone

Après des séances d’entrainement, la douleur peut devenir si intense qu’elle peut empêcher un adolescent de plier complètement son genou et l’empêcher de monter les escaliers. C’est un signe typique qui doit amener à consulter un professionnel de santé rapidement.

Présentation d'une photo d'un adolescent se faisant manipuler pour des douleurs au genou pour osgood schlatter

Syndrome d’Osgood Schlatter : Les méthodes pour le soulager

1-Repos actif et modification des activités

Le jeune patient devra aménager des périodes de repos sans arrêter totalement le sport : Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’arrêt complet du sport n’est pas toujours recommandé. Le « repos actif » constitue souvent une meilleure approche. Ce concept consiste à réduire temporairement l’intensité et la fréquence des activités douloureuses, sans pour autant devenir sédentaire.

Osgood Schlatter : Savoir écouter son corps 

Durant les phases aiguës :

  1. Il est préférable de limiter les activités provoquant une douleur estimée à plus de 3 sur 10. Le corps a besoin de temps pour réparer les micro-traumatismes, mais un arrêt total pourrait entraîner une perte de conditionnement physique et une fonte musculaire contre-productive.
  2. C’est le moment parfait pour développer d’autres aspects de la condition physique comme la force du haut du corps, la souplesse générale ou les exercices d’équilibre. Ces compétences complémentaires seront précieuses lors de la reprise progressive du sport principal.

Osgood Schlatter : les sports autorisés

  • La natation représente probablement l’alternative idéale. L’eau « porte le corps » et réduit considérablement les contraintes sur l’insertion du tendon rotulien tout en permettant un travail cardiovasculaire efficace.
  • Le vélo stationnaire (avec une selle bien réglée) ou vélo elliptique constituent également d’excellentes options pour maintenir l’endurance.

Tenir un journal des « douleurs »

Il peut s’avérer utile de tenir un « journal de douleurs » où l’adolescent notera quotidiennement l’intensité de sa gêne sur 10 après différentes activités. Ce suivi permet d’identifier les mouvements les plus problématiques et d’ajuster le programme en conséquence.

2- Applications de froid et de chaleur

Le protocole efficace de cryothérapie pour réduire l’inflammation :

La glace reste l’un des moyens les plus accessibles et efficaces pour calmer rapidement la douleur liée à l’Osgood-Schlatter. Pour une cryothérapie optimale, enveloppez toujours votre pack de glace dans un linge fin ou une serviette légèrement humide. Appliquez-le sur la zone douloureuse pendant 15 à 20 minutes, jamais plus. Une application prolongée pourrait endommager les tissus ou provoquer une réaction paradoxale d’augmentation du flux sanguin.

A quelle fréquence appliquer le froid ?

Vous pouvez appliquer le froid, 3 à 4 fois par jour, particulièrement après l’activité physique ou quand la douleur s’intensifie. Les poches de gel réutilisables sont pratiques, mais une simple poche de petits pois congelés fait parfaitement l’affaire et s’adapte bien aux contours du genou.

La chaleur pour la récupération :

La chaleur peut jouer un rôle crucial, notamment le matin au réveil quand les articulations sont raides. La chaleur améliore la circulation sanguine, détend les muscles tendus et augmente l’élasticité des tissus conjonctifs. Un coussin chauffant réglé sur température moyenne ou une serviette chaude appliquée pendant 15 à 20 minutes peut faire des merveilles. Des bains chauds auxquels l’on ajoute des sels d’Epsom, réputés pour leurs propriétés anti-inflammatoires sont également efficaces.

La règle d’or à retenir :
  • Le froid calme l’inflammation aiguë (surtout après l’effort)
  • La chaleur détend et assouplit (plutôt avant l’activité ou pour soulager les raideurs matinales).

3- Suppléments et nutrition anti-inflammatoire

Les aliments anti-inflammatoires à privilégier :

Ce qu’on met dans notre assiette a un impact direct sur l’inflammation du corps notamment pour les adolescents souffrant de douleurs au genou, certains aliments méritent une place de choix au menu :

  • Les poissons gras (saumon, maquereau, sardines) car ils sont riches en oméga-3
  • Les fruits rouges et baies : Myrtilles, framboises, cerises pour leurs effets antioxydants
  • Les légumes à feuilles vertes : Épinards, chou kalé, brocolis
  • Les épices anti-inflammatoires : Curcuma (associé au poivre noir), gingembre
  • Les noix et graines : Amandes, noix, graines de lin et de chia

Les aliments à réduire :

Il est judicieux de réduire la consommation d’aliments pro-inflammatoires comme les sucres raffinés, les aliments ultra-transformés et les graisses saturées. Une simple modification alimentaire peut réduire significativement l’inconfort en quelques semaines.

Les suppléments naturels élémentaires :

Certains compléments alimentaires peuvent accélérer le processus de guérison. La science s’y intéresse de plus en plus, avec des résultats prometteurs Mais attention, ces suppléments ne remplacent jamais une alimentation équilibrée et variée ! Avant d’introduire tout nouveau supplément, consulter d’abord votre médecin, surtout chez un adolescent en pleine croissance.

  • La curcumine, principe actif du curcuma, s’avère particulièrement efficace. Pour être bien absorbée, elle doit être associée à de la pipérine (extrait de poivre noir) ou à des huiles. La dose recommandée pour un adolescent est généralement plus faible que pour un adulte, aux alentours de 500 mg par jour.
  • Les oméga-3 en supplément (1000 mg par jour) peuvent compléter l’apport alimentaire, surtout pour les jeunes qui ne sont pas fans de poisson. La glucosamine et le collagène hydrolysé sont également intéressants pour soutenir la santé des tissus conjonctifs.

4-Chiropraxie/Kinésithérapie/Ostéopathie : Renforcement et étirements

Bien que la chiropraxie, la kinésithérapie et l’ostéopathie aient des pratiques différentes, le but reste le même : Soulager leur patient mais avec des techniques différentes. Chaque spécialité procèdera à un bilan complet avant de manipuler votre adolescent.

Les étirements doux soulagent significativement la tension du quadriceps

Les étirements jouent un rôle crucial dans la gestion de l’Osgood-Schlatter, à condition qu’ils soient réalisés correctement. Le quadriceps, ce groupe musculaire puissant à l’avant de la cuisse, exerce une traction directe sur le tendon rotulien. Le détendre, c’est réduire la pression sur le point douloureux.

L’étirement classique du quadriceps en position debout (tenir la cheville et ramener le talon vers la fesse) est efficace, mais parfois inconfortable pendant les phases douloureuses. Une alternative plus douce consiste à s’allonger sur le ventre, placer une serviette enroulée sous la cuisse pour légèrement surélever le genou, puis plier doucement la jambe.

Maintenez chaque étirement 30 secondes, sans forcer jusqu’à la douleur. Un léger inconfort est normal, pas la souffrance ! Répétez 3 fois de chaque côté, idéalement après un léger échauffement quand les muscles sont plus réceptifs.

Le renforcement musculaire adapté pour stabiliser le genou

Pour les ados souffrant d’Osgood-Schlatter, le renforcement musculaire doit être progressif et indolore. Contrairement aux idées reçues, certains exercices peuvent être commencés même en phase douloureuse à condition qu’ils soient bien choisis.

Les contractions isométriques sont parfaites pour débuter. Asseyez-vous jambes allongées, placez une serviette roulée sous le genou et appuyez doucement le creux poplité contre cette serviette pendant 10 secondes. Cet exercice renforce le quadriceps sans mouvement, donc sans stress pour le tendon.

Au fur et à mesure que la douleur s’estompe, introduisez des exercices de renforcement des ischio-jambiers, des adducteurs et des muscles stabilisateurs de la hanche. Ces groupes musculaires jouent un rôle crucial dans l’alignement correct du genou pendant les mouvements.

5-Les techniques de massage et d’auto-massage

Les massages des tissus profonds pour libérer les tensions

Le massage des tissus profonds peut faire des merveilles pour soulager la tension du quadriceps et du tendon rotulien. L’idéal est de consulter le spécialiste en thérapie sportive qui saura exactement comment aborder cette condition. Généralement le thérapeute évite soigneusement la zone enflammée elle-même et se concentre plutôt sur les muscles environnants qui exerçaient une traction excessive. 

Les outils d’auto-massage pour un soulagement quotidien

Entre les séances professionnelles, l’auto-massage peut maintenir les bénéfices.

  • Le foam roller (rouleau de mousse) est devenu l’allié de nombreux jeunes sportifs. Utilisé correctement, il permet de détendre le quadriceps et de réduire la tension exercée sur le tendon rotulien.
  • Les balles de massage (balle de tennis ou de lacrosse) peuvent cibler des points de tension spécifiques. La technique consiste à positionner la balle sous la cuisse et à exercer une pression modérée en roulant lentement, en s’arrêtant 20 à 30 secondes sur les zones sensibles.

Les signes d’alerte nécessitant un avis médical

Bien que l’Osgood-Schlatter soit généralement bénigne, certains signaux doivent vous alerter et vous amener à consulter un médecin du sport ou un orthopédiste qui pourra écarter d’autres pathologies qui peuvent parfois imiter l’Osgood-Schlatter.

  • Une douleur qui persiste même au repos complet
  • Un gonflement important avec rougeur et chaleur
  • Une incapacité à porter du poids sur la jambe
  • Des symptômes qui s’aggravent malgré les mesures conservatrices
  • Des épisodes de blocage ou d’instabilité du genou

Les traitements médicaux complémentaires

Si les approches naturelles ne suffisent pas, plusieurs options médicales peuvent être envisagées.

  • Les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) sous surveillance médicale peuvent aider pendant les phases aiguës.
  • La physiothérapie professionnelle offre également des techniques avancées comme les ondes de choc ou l’électrothérapie.
  • Pour les cas persistants, une genouillère spécifique peut soulager en redistribuant les forces de traction sur le tendon. Ces orthèses, disponibles chez les professionnels de santé, diffèrent des simples genouillères de sport et doivent être correctement ajustées.

Osgood Schlatter : Conclusion

L’Osgood-Schlatter reste une épreuve pour les jeunes sportifs. L’approche multidimensionnelle combinant repos adapté, gestion de l’inflammation, nutrition ciblée, renforcement musculaire et techniques manuelles donne généralement d’excellents résultats. La patience est primordiale. Cette condition peut prendre plusieurs mois à se résoudre complètement. Rappelez à votre ado que de nombreux athlètes professionnels ont traversé cette même épreuve durant leur adolescence sans que cela n’entrave leur carrière future.

FAQ : Les questions fréquentes

Peut-on souffrir d’Osgood Schlatter adulte ?

Oui, il est possible de ressentir à l’âge adulte des douleurs d’Osgood Schlatter. Il faut soigner comme l’adolescent la douleur par des anti-inflammatoires et réduire l’activité physique en mettant l’articulation du genou au repos.

Faut-il faire une radio pour Osgood Schlatter ?

Pour déterminer la cause de la douleur au genou et écarter tout autre pathologie, une radiographie peut être demandée par votre médecin.