Depuis quelque temps, vous trébuchez souvent en marchant ? Vous avez peut-être des troubles de la marche d’origine neurologique. Découvrez les causes, les symptômes à surveiller et les solutions pour retrouver une démarche assurée, stabilité et autonomie.
Sommaire
- Pourquoi je trébuche souvent en marchant ?
- Troubles neurologiques de la marche : Symptômes et manifestations
- Différents types de troubles neurologiques de la marche
- Troubles de la marche d’origine neurologique : Causes neurologiques
- Difficultés pour marcher : Parcours diagnostique
- Troubles de la marche d’origine neurologique : Traitements et prises en charge
- Vivre au quotidien avec des troubles de la marche
- Troubles de la marche d’origine neurologique : Quand consulter ?
- Troubles de la marche d’origine neurologique : La conclusion
Pourquoi je trébuche souvent en marchant ?
Trébucher de temps en temps, ça arrive à tout le monde. Mais quand ces faux pas deviennent fréquents sans raison apparente, il faut s’interroger sur leur origine. Les troubles de la marche d’origine neurologique touchent environ 15 % des personnes de plus de 60 ans, mais peuvent survenir à tout âge.
Ces troubles se caractérisent par une altération de la capacité à marcher normalement en raison d’un dysfonctionnement du système nerveux. Ils vont bien au-delà de la simple maladresse passagère et peuvent sérieusement compromettre l’autonomie.
Troubles neurologiques de la marche : Symptômes et manifestations
Neurologie maladie : Les signes qui doivent alerter
Comment distinguer un simple manque d’attention d’un trouble neurologique ? Certains signes ne trompent pas :
- Les trébuchements sans obstacle apparent : Vous butez régulièrement alors que le sol est parfaitement plat
- Une sensation d’instabilité persistante : Comme si le sol bougeait sous vos pieds ou que vous marchiez sur un bateau
- Des modifications dans votre façon de marcher : Vos proches vous font remarquer que votre démarche a changé
- Une difficulté à initier le mouvement : Vos pieds semblent parfois « collés » au sol quand vous voulez démarrer
D’ailleurs, ces symptômes s’accompagnent souvent d’une peur de tomber qui peut elle-même aggraver le problème en créant un cercle vicieux d’appréhension et d’instabilité.
Différents types de troubles neurologiques de la marche
Trouble système nerveux : Quand la façon de marcher parle
Les neurologues distinguent plusieurs types de troubles de la marche, chacun étant révélateur de l’atteinte d’une zone particulière du système nerveux :
- La marche ataxique : caractérisée par une démarche ébrieuse, les jambes écartées pour élargir le polygone de sustentation. On l’observe notamment dans les atteintes du cervelet.
- La marche parkinsonienne : reconnaissable par ses petits pas, le corps penché en avant et parfois une accélération involontaire (festination). Les bras bougent peu pendant la marche.
- La marche spastique : la jambe reste raide, le pied racle le sol. Elle est typique des lésions du faisceau pyramidal comme dans certains AVC.
- La marche apraxique : les pieds semblent « collés » au sol, comme si la personne avait oublié comment marcher, malgré une force musculaire normale.
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Troubles de la marche d'origine neurologique : Causes neurologiques
Pathologies cérébrales et troubles de la marche
Plusieurs maladies affectant le cerveau peuvent perturber notre capacité à marcher normalement :
- La maladie de Parkinson est probablement la plus connue. Elle provoque une démarche caractéristique avec des petits pas, une posture voûtée et des difficultés à démarrer la marche. Elle touche environ 1 % des plus de 65 ans. Les syndromes parkinsoniens atypiques comme l’atrophie multi-systématisée peuvent présenter des symptômes similaires, mais plus sévères.
- Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont une autre cause fréquente. Selon la zone touchée, ils peuvent entraîner une faiblesse d’un côté du corps (hémiplégie) ou des troubles de la coordination qui perturbent gravement l’équilibre. Parfois, même des mini-AVC répétés peuvent, avec le temps, aboutir à des troubles de la marche.
- La sclérose en plaques provoque également des difficultés à la marche chez environ 75 % des patients au cours de leur vie. Les plaques de démyélinisation peuvent toucher différentes zones du système nerveux impliquées dans la marche.
- Enfin, l’hydrocéphalie à pression normale, souvent méconnue, se manifeste par une triade caractéristique : troubles de la marche, problèmes urinaires et déclin cognitif. Elle a la particularité d’être potentiellement réversible si elle est diagnostiquée à temps.
Trouble de la marche causes : Atteintes de la moelle épinière et du système nerveux périphérique
Les troubles de la marche ne proviennent pas uniquement du cerveau. La moelle épinière et les nerfs périphériques sont également impliqués dans notre équilibre et nos déplacements.
- Les myélopathies cervicales résultent souvent d’une compression de la moelle épinière au niveau du cou. Cette compression peut être due à l’arthrose ou à une hernie discale. Les patients décrivent généralement une sensation de « jambes cotonneuses » et une démarche instable.
- Les neuropathies périphériques touchent quant à elles les nerfs des membres. Le diabète en est la cause la plus fréquente, mais les toxines (alcool, certains médicaments) peuvent aussi en être responsables. Ces atteintes se manifestent par des sensations anormales dans les pieds, fourmillements, engourdissements et une difficulté à « sentir » le sol correctement.
Paramètres aggravants et déclencheurs : Anxiété, fatigue, traitements
Certains éléments peuvent aggraver des troubles existants ou parfois même les révéler :
- Stress et troubles de la marche et l’anxiété : L’inquiétude excessive peut perturber l’attention et la coordination nécessaires à une marche fluide.
- Les médicaments : Notamment les somnifères, certains antidépresseurs ou antihypertenseurs peuvent affecter l’équilibre.
- La fatigue : Un patient atteint de sclérose en plaques marchera généralement mieux le matin, après une bonne nuit de repos, qu’en fin de journée.
- Sans oublier l’environnement : un sol glissant, un éclairage insuffisant ou des obstacles imprévus peuvent transformer un léger trouble de la marche en risque sérieux de chute.
Difficultés pour marcher : Parcours diagnostique
De la consultation à la prise en charge : Examen neurologique
Comment se passe un examen chez un neurologue ? Face à des troubles de la marche d’origine neurologique suspectée, le neurologue évaluera plusieurs aspects :
- Il observera d’abord attentivement votre façon de marcher, parfois en vous filmant pour analyser plus précisément les anomalies. Puis, il testera votre force musculaire, vos réflexes et votre sensibilité.
- Des tests spécifiques comme le « Timed Up and Go » (où l’on chronomètre le temps nécessaire pour se lever d’une chaise, marcher trois mètres, faire demi-tour et se rasseoir) permettent d’évaluer objectivement les troubles.
Avant votre consultation, notez précisément quand vos symptômes ont commencé, s’ils fluctuent au cours de la journée, et tous les médicaments que vous prenez. Ces informations seront précieuses pour votre médecin.
Les examens complémentaires
Pour affiner le diagnostic, différents examens peuvent être prescrits :
- IRM cérébrale et médullaire permet de visualiser d’éventuelles lésions dans le cerveau ou la moelle épinière. Elle détecte les signes d’AVC, de sclérose en plaques, ou de compression médullaire.
- L’électromyographie évalue le fonctionnement des nerfs et des muscles. Cet examen est particulièrement utile pour diagnostiquer les neuropathies périphériques. Il peut être un peu désagréable, mais reste supportable.
- Dans certains cas, une ponction lombaire peut être nécessaire pour analyser le liquide céphalo-rachidien. Elle aide notamment au diagnostic de certaines maladies inflammatoires ou infectieuses.
Troubles de la marche d’origine neurologique : Traitements et prises en charge
Traitements selon la cause
Le traitement médicamenteux dépend entièrement de la cause sous-jacente :- Pour la maladie de Parkinson, les médicaments dopaminergiques comme la L-DOPA améliorent la marche chez la plupart des patients, surtout dans les premiers stades de la maladie.
- En cas de sclérose en plaques, les traitements de fond visent à ralentir l’évolution de la maladie, tandis que d’autres médicaments ciblent spécifiquement la spasticité qui peut gêner la marche.
- Pour les neuropathies périphériques, le contrôle de la maladie (comme un meilleur équilibre du diabète) est essentiel, complété par des médicaments qui soulagent les douleurs neuropathiques.
Rééducation et thérapies non médicamenteuses
- La kinésithérapie occupe une place centrale dans la prise en charge des troubles de la marche. Un bon kinésithérapeute, idéalement spécialisé en neurologie, pourra vous proposer des exercices personnalisés visant à améliorer votre équilibre, renforcer vos muscles et optimiser votre schéma de marche.
- L’ergothérapie, moins connue, mais tout aussi précieuse, se concentre sur les activités du quotidien. Ces professionnels évaluent votre domicile et suggèrent des modifications pour le rendre plus sûr. Ils peuvent aussi vous aider à réapprendre certains gestes compromis par vos troubles.
- La stimulation auditive rythmique, par exemple, utilise un métronome pour aider les patients parkinsoniens à réguler leur cadence de marche. Certains patients arrivent à « se débloquer » au son d’un simple battement régulier.
- L’activité physique adaptée : La natation, excellent exercice à faible impact, permet de travailler l’équilibre sans risque de chute. Le taï-chi, avec ses mouvements lents et précis, a montré des bénéfices réels pour l’équilibre des seniors.
Vivre au quotidien avec des troubles de la marche
Aménagements du domicile et aides techniques
Les aides à la marche sont parfois perçues comme stigmatisantes, mais elles offrent une indépendance précieuse. Du simple bâton de marche au déambulateur sophistiqué avec freins et siège intégré, le choix doit être adapté à vos besoins spécifiques.
L’aménagement du domicile est très important pour prévenir les chutes :
- Supprimez les tapis non fixés et les câbles qui traînent
- Installez des barres d’appui dans la salle de bain et les toilettes
- Assurez un éclairage suffisant, notamment pour les trajets nocturnes
N’oubliez pas les chaussures : Privilégiez des modèles à semelles antidérapantes, avec un bon maintien et sans talon. Des semelles orthopédiques peuvent également améliorer la stabilité et le confort.
Conseils pratiques pour la vie quotidienne
Réapprendre à marcher en toute sécurité passe par quelques stratégies simples, mais efficaces :
- Prenez l’habitude de scanner du regard votre environnement quelques mètres à l’avance pour repérer les obstacles potentiels.
- Évitez de porter des charges lourdes qui déséquilibrent et gardez toujours une main libre pour vous rattraper si nécessaire.
- La fatigue est votre ennemie. Apprenez à reconnaître ses signes avant-coureurs et n’hésitez pas à faire des pauses préventives. Un banc dans le couloir peut sembler superflu, mais il devient utile les jours difficiles.
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Troubles de la marche d’origine neurologique : Quand consulter ?
Je tombe souvent sans raison : Signes nécessitant une prise en charge rapide
- Une apparition brutale de troubles de la marche, en quelques heures ou jours, doit vous conduire aux urgences sans délai : cela peut signaler un AVC ou une compression médullaire aiguë nécessitant une intervention immédiate.
- De même, si vous constatez une aggravation rapide de symptômes préexistants ou des chutes répétées (plus de deux en six mois), consultez rapidement.
- Particulièrement inquiétants sont les troubles de la marche accompagnés d’autres symptômes neurologiques comme des difficultés à parler, une faiblesse soudaine d’un côté du corps ou des troubles de la vision.6885
Parcours de soins et ressources disponibles
- Votre médecin généraliste reste souvent le premier interlocuteur. Il pourra vous orienter vers un neurologue, mais aussi vers un gériatre si vous avez plus de 75 ans, ces spécialistes étant particulièrement formés aux troubles de la marche du sujet âgé.
- Les associations de patients sont également des ressources précieuses d’information et de soutien. France Parkinson, l’ARSEP pour la sclérose en plaques, ou encore France AVC offrent documentation, conseils et parfois des groupes de parole.
- Le site Ameli de l’Assurance Maladie propose des informations fiables en ligne.
Troubles de la marche d’origine neurologique : La conclusion
Les troubles de la marche d’origine neurologique sont bien plus qu’une simple gêne. Ils nécessitent une prise en charge précoce et pluridisciplinaire pour limiter leur impact sur l’autonomie et la qualité de vie.
Rappelez-vous que beaucoup de patients voient leur pathologie s’améliorer grâce à une combinaison appropriée de traitements médicaux, de rééducation et d’aménagements pratiques. Les avancées thérapeutiques dans ce domaine sont constantes, offrant de nouvelles perspectives aux personnes concernées.
Si vous ou un proche trébuchez souvent sans raison apparente, n’attendez pas. Consultez rapidement un professionnel de santé, car chaque pas compte sur le chemin du mieux-être.

