Coiffe des rotateurs : La tendinite

Comprendre la tendinite de la coiffe des rotateurs et soulagez la douleur efficacement grâce à des exercices de rééducation.

La douleur de l’épaule

Une douleur à l’épaule vous réveille la nuit ou vous empêche de lever le bras pour attraper un objet en hauteur ? Vous souffrez peut-être d’une tendinite de la coiffe des rotateurs. Cette pathologie touche près de 20 % des adultes et peuvent sérieusement affecter votre quotidien. La tendinite de la coiffe des rotateurs représente l’une des causes les plus fréquentes de ces douleurs handicapantes. Une prise en charge précoce améliore considérablement les chances de guérison sans séquelles.

Tendinite de la coiffe des rotateurs : Qui touche-t-elle ?

Cette affection touche particulièrement les travailleurs manuels et les sportifs, mais peut également survenir chez les personnes sédentaires. Les conséquences dépassent largement la simple gêne :

  • Difficultés professionnelles
  • Arrêts de travail
  • Impact sur les loisirs
  • Risque de complications à long terme comme une rupture tendineuse
Présentation d'un homme souffrant d'une douleur à l'épaule pour coiffe des rotateurs, la tendinite

Comprendre la tendinite de la coiffe des rotateurs

Anatomie de la coiffe des rotateurs

La coiffe des rotateurs n’est pas une structure unique, mais un ensemble de quatre muscles et leurs tendons qui entourent l’articulation de l’épaule :

  • Le supra-épineux est situé au-dessus de l’épaule et responsable de l’élévation du bras
  • L’infra-épineux se situe à l’arrière et permet la rotation externe
  • Le petit rond collabore avec l’infra-épineux
  • Le subscapulaire, à l’avant, contrôle la rotation interne

Fonctionnement des tendons

Les tendons s’insèrent sur l’humérus en formant une sorte de coiffe, d’où leur nom. Ils permettent à l’épaule d’être l’articulation la plus mobile du corps humain, capable de mouvements dans tous les plans de l’espace. Cette mobilité exceptionnelle se paie néanmoins par une certaine fragilité.

Le tendon du supra-épineux passe dans un espace étroit entre la tête humérale et l’acromion (partie osseuse de l’omoplate). Ce passage, appelé « défilé sous-acromial », constitue une zone particulièrement vulnérable où le tendon peut s’irriter par frottement répété.

Mécanismes d'apparition de la tendinite

La tendinite survient lorsque les tendons s’enflamment, généralement à la suite de :

  • Des microtraumatismes répétés : Les mouvements répétitifs du bras, surtout au-dessus de l’horizontale, sollicitent excessivement ces tendons. Les peintres, électriciens, coiffeurs ou joueurs de tennis sont particulièrement exposés.
  • Un surmenage aigu : Une activité inhabituelle et intense peut provoquer une inflammation soudaine. C’est le cas du « syndrome du déménageur du dimanche » quand on sollicite brutalement une épaule non préparée.

Coiffe des rotateurs : Tendinite ou rupture ?

Il faut bien distinguer la tendinite de la rupture. Dans la tendinite, le tendon est enflammé mais intact, tandis que la rupture implique une déchirure partielle ou complète du tendon. Sans traitement adapté, une tendinite chronique peut évoluer vers une rupture, d’où l’importance d’une prise en charge précoce.

Les facteurs de risque

Plusieurs facteurs augmentent le risque de développer cette affection :

  • L’âge : la prévalence augmente nettement après 40 ans
  • Certaines morphologies d’épaule avec un espace sous-acromial naturellement étroit
  • Les professions à risque (travaux bras levés, ports de charges lourdes)
  • Certains sports sollicitant intensément les épaules

Symptômes et diagnostic de la tendinite rotatorienne

Les signes révélateurs d'une tendinite

La douleur constitue le symptôme principal. Elle se manifeste typiquement :

  • Sur le côté externe de l’épaule, pouvant irradier vers le bras. Certains la décrivent comme une sensation de brûlure ou de pincement.
  • Lors de mouvements spécifiques : Lever le bras sur le côté, mettre la main dans le dos, s’habiller ou se coiffer deviennent des gestes douloureux.
  • La nuit, particulièrement lorsqu’on s’allonge sur l’épaule douloureuse, perturbant considérablement le sommeil.
  • Une raideur articulaire peut s’installer progressivement. On observe parfois une « zone douloureuse » entre 60° et 120° d’élévation du bras, ce qu’on appelle « l’arc douloureux ». En dessous et au-dessus de cette zone, le mouvement peut être indolore.

Coiffe des rotateurs : Les tests

Face à une suspicion de tendinite, le médecin réalise divers tests manuels pour évaluer la fonction de chaque tendon :

  • Le test de Jobe évalue le supra-épineux : Bras tendu à 90° dans l’axe de l’omoplate, pouce vers le bas, le praticien exerce une pression que le patient doit contrer.
  • Le test de Patte cible l’infra-épineux : Coude fléchi à 90°, le patient doit effectuer une rotation externe contre résistance.
  • Le test de Gerber : Pour le subscapulaire, il complète l’examen clinique

Tendinite de la coiffe des rotateurs : L’imagerie médicale

Les examens d’imagerie ne sont pas systématiques, mais peuvent être nécessaires pour confirmer le diagnostic ou éliminer d’autres pathologies :

·         L’échographie est l’examen de première intention, non irradiant et dynamique

·         L’IRM est plus précise, mais plus coûteuse, elle visualise parfaitement les tissus mous

·         L’arthroscanner combine scanner et injection de produit de contraste, utile pour évaluer des lésions complexes

Ces examens permettent non seulement de confirmer la tendinite, mais aussi d’en préciser la localisation exacte, l’étendue et d’éliminer d’autres pathologies comme une arthrose, une calcification ou une rupture tendineuse.

Coiffe des rotateurs : Les traitements simples

Repos et adaptation des activités

  • Le repos est la première étape du traitement et souvent la plus difficile à accepter pour les patients actifs. Mais attention, il ne s’agit pas d’immobiliser complètement l’épaule ! On parle plutôt de repos relatif, c’est-à-dire éviter les mouvements douloureux et les positions qui aggravent l’inflammation. Temporairement, le patient devra modifier sa façon de soulever des objets. Par exemple, utiliser l’autre bras pour les charges légères ou demander de l’aide pour les plus lourdes.
  • Dans le cadre professionnel, des aménagements simples peuvent faire toute la différence : Abaisser les écrans d’ordinateur pour éviter de lever les bras, réorganiser l’espace de travail pour que tout soit accessible sans mouvement au-dessus de l’horizontale.
  • La durée de cette phase d’adaptation varie généralement entre 2 et 4 semaines, selon la sévérité de l’inflammation et la réponse aux traitements. Un retour trop rapide aux activités problématiques est souvent responsable des rechutes.

Tendinite : Les traitements médicamenteux

Pour soulager la douleur et diminuer l’inflammation, plusieurs options médicamenteuses sont disponibles :
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’Ibuprofène ou le Naproxène constituent généralement le premier choix. Ils peuvent être prescrits sous forme orale ou en application locale (gel). Attention cependant aux contre-indications, notamment chez les personnes souffrant de problèmes gastriques ou rénaux.
  • Les antalgiques simples (Paracétamol) peuvent être utilisés en complément ou en alternative quand les AINS sont contre-indiqués.
  • Des infiltrations de corticoïdes peuvent être proposées, dans certains cas, lorsque la douleur reste intense malgré ces traitements. Efficaces pour diminuer rapidement l’inflammation, elles doivent cependant être utilisées avec parcimonie, pas plus de trois infiltrations par an habituellement.

Les thérapies physiques

Les thérapies physiques constituent un complément précieux aux médicaments :

1-La cryothérapie (application de glace) reste un moyen simple et efficace pour calmer la douleur et l’inflammation à domicile : Appliquer de la glace (enveloppée dans un linge) pendant 15 minutes, 3 à 4 fois par jour, particulièrement après un effort.

2-En cabinet de kinésithérapie ou chiropraxie, d’autres modalités peuvent être utilisées :

  • L’ultrasonothérapie qui favorise la réparation tissulaire
  • L’électrothérapie antalgique pour diminuer la douleur
  • Les ondes de choc, particulièrement efficaces dans les tendinites calcifiantes

3-Les techniques manuelles comme les massages transverses profonds (technique de Cyriax) permettent de mobiliser les tissus et d’éviter la formation d’adhérences. Ces techniques doivent être réalisées par un professionnel formé, car elles nécessitent précision et expertise.

Coiffe des rotateurs : La rééducation

Décontraction, récupération, renforcement

La rééducation représente la pierre angulaire du traitement à moyen et long terme. Elle se déroule en plusieurs phases bien distinctes, soit chez le kinésithérapeute, le chiropracteur ou l’ostéopathe, chacun ayant sa propre technique :

  • Phase 1 : Décontraction et antalgie (1 à 2 semaines) : L’objectif est de diminuer la douleur et les tensions musculaires. Le praticien utilise des techniques douces de mobilisation passive et des massages décontracturants.
  • Phase 2 : Récupération des amplitudes (2 à 4 semaines) : Une fois la douleur réduite, se met en place le travail progressif à retrouver une mobilité normale de l’épaule. Les exercices de pendule (bras relâché effectuant de petits cercles) sont souvent les premiers introduits, suivis par des mouvements d’amplitude croissante.
  • Phase 3 : Renforcement musculaire (4 à 8 semaines) : Cette phase cruciale vise à renforcer la coiffe des rotateurs pour prévenir les récidives. On commence par des contractions isométriques (sans mouvement), puis on introduit progressivement des exercices avec légère résistance.

Tendinite de la coiffe des rotateurs : Les exercices à retenir

Le travail à domicile est essentiel pour compléter les séances avec votre praticien. Voici quelques exercices à effectuer :

  • Exercice d’étirement doux : Placez votre main du côté atteint sur l’épaule opposée. Avec l’autre main, tirez doucement le coude vers l’épaule opposée jusqu’à ressentir un étirement confortable. Maintenez 20 secondes, répétez trois fois.
  • Renforcement avec élastique : Fixez un élastique à hauteur du coude. Coude fléchi à 90°, effectuez une rotation externe contre la résistance de l’élastique. Débutez par 10 répétitions, deux fois par jour.
  • L’utilisation de matériel simple comme les élastiques thérapeutiques ou des petites bouteilles d’eau en guise d’haltères permet de réaliser efficacement ces exercices à domicile. La régularité est importante pour un meilleur résultat et plus bénéfique que l’intensité. Quinze minutes quotidiennes valent mieux qu’une heure une fois par semaine.

Les options chirurgicales en cas d'échec

Indications opératoires

La chirurgie n’est généralement envisagée qu’après échec des autres traitements au moins six mois. Certains signes doivent alerter et peuvent accélérer la décision chirurgicale. La stratégie chirurgicale diffère selon qu’il s’agit d’une tendinite simple ou d’une rupture associée.

  • La persistance de douleurs nocturnes intenses malgré le traitement médical
  • L’apparition d’une faiblesse musculaire significative, qui peut suggérer une progression vers une rupture tendineuse
  • L’impossibilité de reprendre les activités professionnelles ou sportives malgré une rééducation adaptée

Tendinite sans rupture : L’acromioplastie de l’épaule

Dans le cas d’une tendinite résistante sans rupture, on privilégiera l’acromioplastie (résection de la partie inférieure de l’acromion) pour décomprimer les tendons. En présence d’une rupture, une réparation tendineuse sera associée.

L’arthroscopie de l’épaule : La chirurgie de référence

Quand on parle chirurgie de l’épaule aujourd’hui, l’arthroscopie s’est imposée comme la technique de référence dans la majorité des cas. Cette approche mini-invasive présente plusieurs avantages par rapport à la chirurgie ouverte traditionnelle. Cette technique actuelle permet une récupération post-opératoire optimale des patients et permet même de réparer des ruptures importantes par arthroscopie. Les ancres de suture modernes offrent une solidité comparable à la chirurgie ouverte, mais avec moins de douleurs post-opératoires et une récupération accélérée.

Arthroscopie de l’épaule et cicatrice

L’arthroscopie consiste à introduire une petite caméra et des instruments fins à travers 2 à 4 petites incisions d’environ 5 mm. Le chirurgien visualise l’intérieur de l’articulation sur un écran et peut :

  • Libérer l’espace sous-acromial en réséquant la partie inférieure de l’acromion
  • Nettoyer les tissus inflammatoires
  • Réparer les tendons lésés si nécessaire
  • Très peu de cicatrices visibles

Récupération post-traitement et prévention des récidives

Durée et phases de guérison

La guérison d’une tendinite de la coiffe des rotateurs suit un calendrier relativement prévisible, mais variable selon les patients et les traitements employés.

Après le traitement conservateur :

Les premières améliorations apparaissent généralement entre 2 et 4 semaines. La douleur nocturne, souvent la plus pénible, est habituellement la première à s’atténuer. Une récupération complète prend habituellement entre 3 et 6 mois. Beaucoup de patients sont surpris par cette durée, mais la cicatrisation tendineuse demande du temps.

Après la chirurgie :

Les six premières semaines sont dédiées à la protection de la réparation, avec une immobilisation partielle et des mouvements limités. Entre six semaines et trois mois, la rééducation s’intensifie progressivement. Le retour aux activités professionnelles légères est possible entre 1 et 3 mois, tandis que la reprise des activités sportives ou du travail physique intense nécessite traditionnellement 4 à 6 mois.

Pendant la convalescence :

Certains signes doivent alerter durant la convalescence : Une douleur qui s’intensifie brutalement, une perte de mobilité soudaine ou une nouvelle faiblesse du bras nécessitent une consultation rapide.

Prévention des récidives

La prévention repose sur plusieurs piliers :

  • Le maintien d’un programme d’exercices d’entretien est essentiel. Deux à trois sessions hebdomadaires de 10 à 15 minutes suffisent généralement à maintenir la force et la souplesse de la coiffe. Les exercices avec élastiques restent particulièrement efficaces sur le long terme.
  • Au travail, des adaptations ergonomiques peuvent faire toute la différence. Il faut ajuster la hauteur de votre plan de travail et privilégier les outils à manche long, ou d’alterner les tâches sollicitant l’épaule avec d’autres activités.
  • Pour les sportifs, quelques principes simples s’appliquent : Échauffement systématique, technique correcte (particulièrement importante au tennis ou en natation), et progression raisonnable des charges d’entraînement.

Coiffe des rotateurs et maladie professionnelle

La tendinite de la coiffe des rotateurs peut être reconnue comme maladie professionnelle sous certaines conditions. En France, elle figure au tableau 57 des maladies professionnelles du régime général, mais cette reconnaissance n’est pas automatique.

Pour être reconnue, la pathologie doit répondre à des critères précis :

  • Une tendinopathie confirmée par IRM ou échographie
  • Une exposition à des gestes répétitifs avec travail au-dessus des épaules ou autres situations professionnelles spécifiques
  • Une durée d’exposition suffisante (généralement plusieurs mois)

Processus de reconnaissance

Le processus de reconnaissance implique une déclaration à l’Assurance Maladie, des certificats médicaux détaillés et parfois une expertise médicale. Si elle est acceptée, cette reconnaissance ouvre droit à une prise en charge à 100 % des soins et à une indemnisation en cas d’incapacité permanente partielle (IPP).

Gestion de l'arrêt de travail et reprise d'activité

La durée d’arrêt de travail varie considérablement selon la sévérité de l’atteinte et le type d’emploi occupé. Pour un travail sédentaire, l’arrêt peut se limiter à quelques jours, tandis qu’un travailleur manuel pourrait nécessiter plusieurs semaines, voire plusieurs mois après une chirurgie.

Tendinite : Reprise du travail progressive

-Le mi-temps thérapeutique permet de réintégrer progressivement le milieu professionnel tout en poursuivant les soins. Dans certains cas, un aménagement temporaire ou permanent du poste devient nécessaire.

-Une bonne communication avec le médecin du travail est essentielle. Ce professionnel joue un rôle central pour faciliter la reprise dans de bonnes conditions. Il peut recommander des adaptations spécifiques ou orienter vers un ergonome pour une analyse approfondie du poste de travail.

Coiffe des rotateurs et tendinite : La conclusion

La tendinite de la coiffe des rotateurs, bien que fréquente et parfois invalidante, bénéficie aujourd’hui d’une prise en charge efficace quand elle est adaptée à chaque cas. Le succès du traitement repose sur plusieurs facteurs clés : un diagnostic précoce et précis, une approche thérapeutique progressive, et l’implication active du patient dans sa rééducation.

L’approche multidisciplinaire, associant médecin, kinésithérapeute, chiropracteur, ostéopathe ou ergothérapeute et chirurgien si nécessaire ainsi que le médecin du travail, offre les meilleures chances de récupération complète. Les perspectives sont généralement favorables : Plus de 80 % des patients retrouvent une fonction satisfaisante avec un traitement bien conduit.

Si vous ressentez des douleurs d’épaule persistantes, particulièrement durant la nuit ou lors de certains mouvements, n’attendez pas que la situation s’aggrave. Une consultation précoce vous permettra de bénéficier d’un traitement adapté avant que des complications ne surviennent.

Présentation d'un homme se faisant masser l'épaule pour rééducation suite à une chirurgie de la coiffe des rotateurs due à une tendinite

F.A.Q

Les questions fréquentes

A-t-on des douleurs nocturnes avec une tendinite de la coiffe des rotateurs ?

Oui, les douleurs sont se réveillent souvent la nuit à cause de mauvaises positions.

Quelle est la durée d’une tendinite de la coiffe des rotateurs ?

Cela dépend de la gravité des lésions du tendon. Cela peut durer de quelques jours à plusieurs semaines.